Clélie, une histoire romaine - Tome 4 - Berelise
EAN13
9782355833557
Éditeur
L'Escalier
Date de publication
Langue
français
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Clélie, une histoire romaine - Tome 4 - Berelise

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Tome 4 sur 10

L'ensemble des 10 tomes de Clélie, histoire romaine, a été publié entre 1654
et 1660, signé par le frère de Madeleine de Scudéry.
Cette présente édition de 2022 rassemble le texte intégral de ce roman
précieux publié en plein âge baroque. Seuls certains termes ont été actualisés
et certains aspects de la structure du texte modernisés, restant au plus près
du texte original tout en favorisant sa lecture.

Comme Brutus n’avait plus rien de caché pour Aronce, il fut le lendemain au
matin lui faire une visite à sa chambre, lui semblant qu’il trouverait quelque
consolation à s’entretenir avec un amant malheureux aussi bien que lui. Et en
effet, ces deux illustres amants se parlèrent d’abord avec plus de tendresse
qu’auparavant, et l’amour unit si fort leurs cœurs, qu’ils s’entretinrent avec
beaucoup de douceur quoiqu’ils fussent tous deux misérables et ne parlassent
que de choses mélancoliques. Pendant qu’ils s’entretenaient ainsi et
qu’Herminius agissait secrètement par le moyen de ses amis et pour les choses
qui regardaient la passion qu’il avait dans l’âme, et pour tout ce qui pouvait
nuire à Tarquin ou servir à Aronce, l’adroit Amilcar agissait de son côté et
pour Aronce et contre Tarquin, et pour Clélie et pour Plotine, et pour toutes
les autres captives. Il tâchait même d’engager la fière Tullie à délivrer
toutes ces prisonnières, principalement les deux à qui un intérêt d’amitié et
d’inclination l’attachait. Il écrivait à Tarquin, au Prince Sextus, à
Artemidore, à Zenocrate et il avait pourtant encore le temps de faire de ces
sortes de choses qu’on ne fait que par une certaine oisiveté enjouée, car
Herminius et lui firent chacun une petite chanson à l’usage d’Afrique, qui
étaient les plus jolies du monde. Elles avaient un certain tour galant où l’on
trouvait tout à la fois de l’amour, de l’esprit, de l’enjouement, et de la
raillerie. Ils ne s’étaient pourtant servis que d’expressions simples et
naturelles, et il semblait même qu’ils n’avaient songé qu’à badiner en faisant
ces chansons, et qu’il n’était pas possible de ne penser point ce qu’ils
avaient dit.
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