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par Murielle L. (Libraire)10 avril 2021
La Petite communiste qui ne souriait jamais
Parce qu'elle est fascinée par le destin de la miraculeuse petite gymnaste
roumaine de quatorze ans apparue aux JO de Montréal en 1976 pour mettre à mal
guerres froides, ordinateurs et records au point d'accéder au statut de mythe
planétaire, la narratrice de ce roman entreprend de raconter ce qu'elle imagine
de l'expérience que vécut cette prodigieuse fillette, symbole d'une Europe
révolue, venue, par la seule pureté de ses gestes, incarner aux yeux désabusés
du monde le rêve d'une enfance éternelle.
Mais quelle version retenir du
parcours de cette petite communiste qui ne souriait jamais et qui voltigea,
d'Est en Ouest, devant ses juges, sportifs, politiques ou médiatiques, entre
adoration des foules et manipulations étatiques ? Mimétique de l'audace féerique
des figures jadis tracées au ciel de la compétition par une simple enfant, le
roman-acrobate de Lola Lafon, plus proche de la légende d'Icare que de la
mythologie des "dieux du stade", rend l'hommage d'une fiction inspirée à
celle-là, qui, d'un coup de pied à la lune, a ravagé le chemin rétréci qu'on
réserve aux petites filles, ces petites filles de l'été 1976 qui, grâce à elle,
ont rêvé de s'élancer dans le vide, les abdos serrés et la peau nue. -
par Le Carnet À Spirales . (Libraire)30 octobre 2019
Une réussite.
Amateur ou non de gymnastique, ce livre est un formidable témoignage sur une époque. Comaneci marionnette du pouvoir roumain. Cette élite sportive du bloc communiste et plus précisément de la Roumanie de Ceausescu n'est que le jouet tyrannique du dictateur. Il peut, ainsi, grâce à ces frêles gymnastes, lutter contre l'Union Soviétique mais aussi lutter contre l'ennemi américain. Les compétitions deviennent alors des tribunes politiques où les sportifs ne sont perçus seulement comme des propagateurs de la pensée soviétiques. Ils deviennent ainsi preuves vivantes de la réussite du pouvoir. L'arène sportive devient un cirque politique. Lola Lafon décrit avec habileté ces étranges compétitions où la crise de nerfs, la mise au placard, le désaveu des sportifs ou des entraineurs n'est jamais loin. Un grain de sable, une erreur : un fusible doit alors sauter pour protéger les hautes sphères du pouvoir. Gare au vaincu...
La réussite de ce texte est cette capacité de la romancière, grâce à une maitrise narrative sans heurts, a absorbé le lecteur dans cette bulle où vivait la gymnaste. A travers Comaneci est décrypté l'appareil politique roumain : propagande, adoration du "Conducator", lutte contre l'appareil central soviétique... Le sport n'est alors qu'un outil au service du pouvoir et que les faibles s'inclinent...
A lire absolument.
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par Évelyne L. (Libraire)29 avril 2019
Coup de coeur d'Evelyne
Outre le passionnant destin de Nadia Comaneci, la petite fille qui bouleversa le monde olympique et qui fit rêver les fillettes du monde entier en 1976, ce livre nous raconte l'affrontement entre l'Est et l'Ouest pendant la Guerre Froide et entre la Roumanie de Ceaucescu et l'URSS derrière le Rideau de Fer, autour du corps d'une enfant. C'est l'instrumentalisation de ce corps par le régime qui est au centre de ce roman : par ses victoires, par sa présence constante auprès des dirigeants dans les dîners diplomatiques afin de prouver la suprématie de la Roumanie, par sa quasi-intégration à la famille Ceaucescu quand le fils héritier aura jeté son dévolu sur l'enfant devenue femme... Mais ce que montre, Lola Lafon, c'est que cette instrumentalisation aurait aussi bien pu arriver à l'Ouest... et qu'en fait, elle s'y produit tous les jours, sous une forme moins exacerbée sans doute.
Un roman très fort et très documenté, dans lequel on entend aussi le point de vue de Nadia Comaneci elle-même : lui tendre le micro pour entendre enfin sa version et ne plus instrumentaliser son corps devenu personnage. -
par Evelyne L. (Libraire)18 avril 2016
La Petite communiste qui ne souriait jamais
Outre le passionnant destin de Nadia Comaneci, la petite fille qui bouleversa le monde olympique et qui fit rêver les fillettes du monde entier en 1976, ce livre nous raconte l'affrontement entre l'Est et l'Ouest pendant la Guerre Froide et entre la Roumanie de Ceaucescu et l'URSS derrière le Rideau de Fer, autour du corps d'une enfant. C'est l'instrumentalisation de ce corps par le régime qui est au centre de ce roman : par ses victoires, par sa présence constante auprès des dirigeants dans les dîners diplomatiques afin de prouver la suprématie de la Roumanie, par sa quasi-intégration à la famille Ceaucescu quand le fils héritier aura jeté son dévolu sur l'enfant devenue femme... Mais ce que montre, Lola Lafon, c'est que cette instrumentalisation aurait aussi bien pu arriver à l'Ouest... et qu'en fait, elle s'y produit tous les jours, sous une forme moins exacerbée sans doute.
Un roman très fort et très documenté, dans lequel on entend aussi le point de vue de Nadia Comaneci elle-même : lui tendre le micro pour entendre enfin sa version et ne plus instrumentaliser son corps devenu personnage. -
par Grégoire C. (Libraire)16 octobre 2015
Corps de femme
En se servant de l’histoire de la gymnaste roumaine Nadia Comaneci, Lola Lafon construit un roman passionnant sur l’instrumentalisation des (jeunes) femmes. Son entraîneur l’appelait son "petit écureuil," les médias du monde entier la trouvaient à la fois attendrissante et impressionnante, et chacune de ses apparitions étaient disséquée dans le moindre détail. Comment vivre normalement alors qu’on n’a que 12 ans et que tous les yeux du monde sont braqués sur soi ?
C’est l’histoire d’un monde qui refusait que les petites filles deviennent des femmes, l’histoire d’un pays qui avait trouvé la plus indiscutable de ses ambassadrices, l’histoire d’un corps que tout un régime politique s’acharnait à modeler à son image. C’est un grand livre sur la condition de la femme, autrefois, mais aussi maintenant, parce que notre époque, comme le dit Nadia, n’est pas beaucoup plus vertueuse que l’ère soviétique. On attend toujours beaucoup du corps des femmes, on s’en sert toujours pour vendre d’autres produits, mais qu’est-ce qui a vraiment changé ?
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par Alexandre C. (Libraire)5 juillet 2015
Magistral
Dynamique, documenté, fascinant: certainement un des meilleurs livres du moment. Nadia Comaneci J.O de Montréal 1976; 10 sur 10; 5 médailles, le monde s'émerveille. Cette petite poupée de 14 ans éclipse les prouesses de tous les athlètes. c'est un prodige: dons exceptionnels, volonté d'acier, elle nargue l'apesanteur. Une petite fée! Mais...c'est la Roumanie, dans ses années les plus sombres, et l'auteur ne l'oublie.
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par Daïdrée A. (Libraire)11 juin 2015
La petite communiste qui ne souriait jamais
L'histoire vraie d'une jeune gymnaste entrainée pour les J-O et surtout pour la gloire. Un parcours professionnel, sportif mais aussi un récit social qui nous est offert par Lola Lafon en accord avec les héritiers de la gymnaste.
A découvrir! -
par Libraire À L'Horloge D. (Libraire)4 juin 2015
Une réussite à tout point de vue ! Au-delà de nous rappeler l'histoire de Nadia Comaneci sur un rythme captivant, le livre porte aussi un regard lucide sur le sport éducatif, la Roumanie, mais aussi la fameuse liberté des occidentaux. Vivement recommandé !
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par Librairie La Rose Des Vents .. (Libraire)15 mai 2015
Coup de coeur collectif
Ce roman est non seulement un superbe hommage à la gymnaste Nadia Comaneci, mais aussi un état des lieux de la Roumanie des années 1980, ainsi qu'un roman sur la femme, le corps, la compétition.
Roman construit à l'image de l'héroïne, avec une gymnastique de chapitre se succédant parfaitement.
Laurence, Frédérique et Murielle