Make up, Le maquillage mis à nu
EAN13
9791025205815
Éditeur
Les Pérégrines
Date de publication
Collection
GENRE !
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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Make up

Le maquillage mis à nu

Les Pérégrines

Genre !

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Le maquillage, c’est juste un truc de bonnes femmes. Contrairement à la mode
et la parfumerie, qui se sont construites sur un mode narratif en exaltant la
créativité de quelques figures iconiques, le maquillage, réduit à un simple
enjeu de consommation, n’est pas considéré comme un art (d’ailleurs,
l’expression make-up artist n’a pas d’équivalent en français) et on serait
bien en peine de citer un·e maquilleur·euse contemporain·e. Pourtant, on lui a
attribué tout un tas de pouvoirs. Il a été vendu aux femmes comme un
indispensable, censé leur permettre d’être une femme, une vraie femme, une
femme sexy, de devenir une femme, de le rester, d’être présentable, de se
rebeller contre les générations précédentes, d’avoir confiance en soi,
d’affirmer son identité… À l’inverse, on lui reproche de cacher la beauté
naturelle, d’être un mensonge, d’être amoral, dangereux pour la santé, de tuer
la planète… Que l’on en mette ou pas, le maquillage est révélateur de nos
obsessions, nos désirs, notre rapport à notre corps. L’expression « maquillée
comme une voiture volée » dit beaucoup des enjeux qui le sous-tendent : en
suggérant que le maquillage dissimule la véritable identité, elle en établit
la valeur morale et, en objectifiant la personne qui se maquille, elle pue le
male gaze et la misogynie. Elle impose une norme : trop maquillée, tu es
vulgaire (mais pas assez, tu n’es pas sortable ni féminine). La comparaison
avec la voiture prend encore plus de sens quand on sait que les pigments
utilisés pour créer les couleurs nacrées, brillantes, mates ou irisées des
carrosseries étaient les mêmes que ceux que l’on appliquait au bout de nos
doigts. Car la cosmétique, c’est avant tout des sous-produits d’autres
industries, qui sentent très fort le plastique et l’exploitation des
travailleur·euses. Le maquillage est une histoire d’émancipation, mais aussi
de dominations, d’exclusions, de dangers (notamment pour la santé) et,
souvent, de violence. Journaliste pour la presse féminine depuis quinze ans,
Valentine Pétry connaît bien le milieu qu’elle décrit, ses mécanismes et les
diktats contradictoires qu’il entretient. D’Alexandria Ocasio-Cortez à la
série Euphoria, du glow aux faux cils, de Drag Race à l’émergence du
maquillage pour hommes, elle analyse dans cet essai toutes les facettes d’une
industrie aussi glamour que repoussante. Valentine Pétry a étudié l’histoire
du genre à l’Université Paris-Est en appliquant un trait d’eyeliner quotidien
sur ses paupières, puis elle a enseigné le français à Cornell, aux États-Unis,
en peaufinant l’esthétique de la French girl. Elle a commencé à maquiller ses
sourcils et à écrire des articles beauté pour L’Express Styles à Paris. Free-
lance pour la presse féminine (Elle, Stylist), elle est allée vivre à Londres
et y a observé avec envie les festivalières pailletées. Elle écrit depuis
quinze ans et se baigne dans un seau d’enlumineur tous les matins à Joinville-
le-Pont, où elle habite.
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