- EAN13
- 9782267021134
- ISBN
- 978-2-267-02113-4
- Éditeur
- Christian Bourgois
- Date de publication
- 11/10/2010
- Collection
- Littérature étrangère
- Nombre de pages
- 294
- Dimensions
- 20 x 12 x 2,3 cm
- Poids
- 286 g
- Langue
- français
- Langue d'origine
- castillan, espagnol
- Code dewey
- 982.063
- Fiches UNIMARC
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Opération massacre
De Rodolfo J. Walsh
Traduit par Odile Begué Girondo
Christian Bourgois
Littérature étrangère
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21.30
Opération Massacre est une enquête exhaustive et pénétrante sur les événements survenus en 1956 dans une décharge de la capitale argentine: le 9 juin 1956, les généraux Tanco et Valle se soulevèrent contre le gouvernement de facto qui avait destitué le président Perón en septembre 1955. L'insurrection fut brutalement et illégalement réprimée. Il y eut de nombreux morts, dont sept tombèrent au cours du combat. Dans les décharges publiques de José León Suárez, un groupe de civils – certains vaguement liés à la conspiration, les autres totalement étrangers à celle-ci – furent exécutés avant même que ne soit proclamée la loi martiale. Une poignée d'entre eux réussit, à grand-peine, à échapper à la mort. Rodolfo Walsh, qui jusqu’alors était journaliste culturel et traducteur, retrouva l’un des survivants de cet épisode, l’interviewa et le questionna de façon à reconstituer les faits. Il publia son témoignage dans le journal Mayoria. Ces articles mettaient en lumière l’essence criminelle et répressive de ce régime militaire. Ses dénonciations lui valurent poursuites et persécutions ; à tel point qu’il dut se réfugier dans la clandestinité pendant plusieurs mois, jusqu’en 1957, date à laquelle Opération Massacre fut publié sous forme de livre aux éditions Sigla.
En écrivant ce livre, Walsh n’avait nullement l’intention d’accomplir un acte héroïque. Il l’expliqua plus tard lors d’une interview : « Il y avait à la base un sentiment d’indignation, de solidarité face à tant d’injustice. Mais je suppose que tout n’a pas été aussi clair ni aussi noble. Je venais juste de commencer à faire du journalisme et il se peut que l’idée d’écrire un grand article m’ait effleuré. » Walsh avait trente ans. Pour raconter ce que qu’il avait à raconter, il a eu recours à tous les procédés littéraires : intrigue, descriptions détaillées, structure chorale, le tout dans un style élégant, dépouillé, incisif et efficace.
L’écrivain argentin, Ricardo Piglia, a recueilli dans son article, « Rodolfo Walsh et la place de la vérité », paru vers 1970, cette réponse de l’auteur : « La dénonciation transposée à l’art du roman devient inoffensive… Le document, le témoignage, admet un important degré de perfectibilité ; il y a dans la sélection, dans le travail d’investigation d’immenses possibilités artistiques ».
Rodolfo Walsh est né le 9 janvier 1927, d’une famille d’origine irlandaise, dans la province du Río Negro, en Argentine. En 1941, il s’installe à Buenos Aires où il finit son cursus secondaire. Il commence des études de philosophie qu’il interrompt pour effectuer toute une série de petits boulots avant de devenir correcteur pour la presse, faisant ainsi ses premiers pas dans le journalisme auquel il va consacrer sa carrière. A la fin des années 1940 il rejoint le mouvement Alianza Libertadora Nacionalista avant d’adhérer à la cause péroniste. Outre ses écrits journalistiques, Rodolfo Walsh publie un certain nombre d’ouvrages plus littéraires, y compris des histoires policières. En 1953, il obtient le prix littéraire municipal de Buenos Aires pour son recueil de nouvelles intitulé Variaciones en rojo et son premier article sur Ambrose Bierce dans la revue Leoplán.. En 1957, il fait paraître Opération massacre qui est le résultat d’un travail d’enquête sur l’assassinat de personnalités de l’opposition sous le gouvernement militaire institué par Aramburu. Cet ouvrage, considéré comme un modèle de journalisme d’investigation. En 1960, il se rend à Cuba en compagnie de quelques collègues et de l’écrivain colombien Gabriel Garcia Marquez avec qui il monte l’agence de presse Prensa latina. Il retourne en Argentine en 1973, où il collabore aux magazines « Primera plana » et « Panorama ». De 1968 à 1970, il fonde et dirige l’hebdomadaire CGTA. A la même période, il rejoint le groupe radical des Montoneros. Le 24 mars 1977, il écrit une « Lettre ouverte à la junte militaire » (publiée en annexe de ce volume) dans laquelle il dénonce les politiques économiques menées par le gouvernement. Le lendemain, il tombe dans un guet-apens au cours duquel il est enlevé et probablement tué par les forces de la répression de la dictature militaire bien que son corps n’ait pas été retrouvé (son nom figure toujours sur la liste des disparus sous la junte militaire instaurée en 1976).
Opération massacre est l'un des premiers romans de "non fiction" écrits en espagnol. Considéré comme un modèle de journalisme d’investigation, neuf ans avant l’apparition aux Etats-Unis du courant appelé New Journalism, il en suit déjà les règles, à savoir l'application de procédés propres au roman au récit de faits réels. Opération massacre a fait l’objet d’une adaptation cinématographique en 1973.
Si France Culture lui a consacré une émission le mardi 17 février 2009, aucun ouvrage de Rodolfo Walsh – à l’exception de sa « Lettre ouverte d’un écrivain à la junte militaire », publiée en 2006 dans la revue de science politique Cultures & Conflits – n’était encore disponible en France. La publication d’Opération massacre aux éditions Bourgois permet de réparer cet oubli.
«Le véritable écrit fondateur de la non-fiction. […] En 1957, les éditions Sigla publie Opération Massacre pour la première fois sous forme de livre. Walsh a alors trente ans et a recours, pour raconter cette histoire, à toutes les techniques de la littérature (celle qu’il écrit, qu’il lit, qu’il traduit : et le journalisme culturel qu’il pratique): Il allie curiosité, suspense, descriptions minutieuses, structure chorale et élégance de la langue. » (Leila Guerriero, El País, 01/11/ 2008)
En écrivant ce livre, Walsh n’avait nullement l’intention d’accomplir un acte héroïque. Il l’expliqua plus tard lors d’une interview : « Il y avait à la base un sentiment d’indignation, de solidarité face à tant d’injustice. Mais je suppose que tout n’a pas été aussi clair ni aussi noble. Je venais juste de commencer à faire du journalisme et il se peut que l’idée d’écrire un grand article m’ait effleuré. » Walsh avait trente ans. Pour raconter ce que qu’il avait à raconter, il a eu recours à tous les procédés littéraires : intrigue, descriptions détaillées, structure chorale, le tout dans un style élégant, dépouillé, incisif et efficace.
L’écrivain argentin, Ricardo Piglia, a recueilli dans son article, « Rodolfo Walsh et la place de la vérité », paru vers 1970, cette réponse de l’auteur : « La dénonciation transposée à l’art du roman devient inoffensive… Le document, le témoignage, admet un important degré de perfectibilité ; il y a dans la sélection, dans le travail d’investigation d’immenses possibilités artistiques ».
Rodolfo Walsh est né le 9 janvier 1927, d’une famille d’origine irlandaise, dans la province du Río Negro, en Argentine. En 1941, il s’installe à Buenos Aires où il finit son cursus secondaire. Il commence des études de philosophie qu’il interrompt pour effectuer toute une série de petits boulots avant de devenir correcteur pour la presse, faisant ainsi ses premiers pas dans le journalisme auquel il va consacrer sa carrière. A la fin des années 1940 il rejoint le mouvement Alianza Libertadora Nacionalista avant d’adhérer à la cause péroniste. Outre ses écrits journalistiques, Rodolfo Walsh publie un certain nombre d’ouvrages plus littéraires, y compris des histoires policières. En 1953, il obtient le prix littéraire municipal de Buenos Aires pour son recueil de nouvelles intitulé Variaciones en rojo et son premier article sur Ambrose Bierce dans la revue Leoplán.. En 1957, il fait paraître Opération massacre qui est le résultat d’un travail d’enquête sur l’assassinat de personnalités de l’opposition sous le gouvernement militaire institué par Aramburu. Cet ouvrage, considéré comme un modèle de journalisme d’investigation. En 1960, il se rend à Cuba en compagnie de quelques collègues et de l’écrivain colombien Gabriel Garcia Marquez avec qui il monte l’agence de presse Prensa latina. Il retourne en Argentine en 1973, où il collabore aux magazines « Primera plana » et « Panorama ». De 1968 à 1970, il fonde et dirige l’hebdomadaire CGTA. A la même période, il rejoint le groupe radical des Montoneros. Le 24 mars 1977, il écrit une « Lettre ouverte à la junte militaire » (publiée en annexe de ce volume) dans laquelle il dénonce les politiques économiques menées par le gouvernement. Le lendemain, il tombe dans un guet-apens au cours duquel il est enlevé et probablement tué par les forces de la répression de la dictature militaire bien que son corps n’ait pas été retrouvé (son nom figure toujours sur la liste des disparus sous la junte militaire instaurée en 1976).
Opération massacre est l'un des premiers romans de "non fiction" écrits en espagnol. Considéré comme un modèle de journalisme d’investigation, neuf ans avant l’apparition aux Etats-Unis du courant appelé New Journalism, il en suit déjà les règles, à savoir l'application de procédés propres au roman au récit de faits réels. Opération massacre a fait l’objet d’une adaptation cinématographique en 1973.
Si France Culture lui a consacré une émission le mardi 17 février 2009, aucun ouvrage de Rodolfo Walsh – à l’exception de sa « Lettre ouverte d’un écrivain à la junte militaire », publiée en 2006 dans la revue de science politique Cultures & Conflits – n’était encore disponible en France. La publication d’Opération massacre aux éditions Bourgois permet de réparer cet oubli.
«Le véritable écrit fondateur de la non-fiction. […] En 1957, les éditions Sigla publie Opération Massacre pour la première fois sous forme de livre. Walsh a alors trente ans et a recours, pour raconter cette histoire, à toutes les techniques de la littérature (celle qu’il écrit, qu’il lit, qu’il traduit : et le journalisme culturel qu’il pratique): Il allie curiosité, suspense, descriptions minutieuses, structure chorale et élégance de la langue. » (Leila Guerriero, El País, 01/11/ 2008)
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