Tea time

Entre fiction et autofiction, un récit corrosif – à la fois noir et drôle – sur les torts et travers de l’époque contemporaine.

Dans un style mélangeant l’épique et le trivial, Christophe Fiat brosse par petites touches le portrait d’une femme au franc-parler, qui délivre au moyen de mini-radiographies de notre temps (Gilets jaunes, IA, incendie de Notre-Dame, réchauffement climatique…) une vision du monde violente, faite de fulgurances et d’exacerbations. À l’heure du thé défilent à travers ses yeux les convulsions de notre époque, dans une rhapsodie délicate et cruelle : « Je ne fais pas dans la dentelle. »

Derrière ce portrait transparaît aussi l’auteur – écrivain quinquagénaire – qui surgit dans des fragments à dimension autobiographique. Avec noirceur et humour, s'appuyant sur les icônes de la pop culture qui lui sont chères (La Cicciolina, John Carpenter, Godzilla, Jacques Derrida ou Greta Tunberg), il délivre sa perception d’un monde social tourmenté, sous l’impulsion d’une émotion tenue à distance : la colère. Le tout tient ensemble par le style direct et fort de Christophe Fiat, son travail sur une langue dénudée.