EAN13
9791091902762
ISBN
979-10-91902-76-2
Éditeur
Fario
Date de publication
Nombre de pages
112
Dimensions
25,1 x 15,2 x 1,2 cm
Poids
206 g
Langue
français
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Novella Aurora Cantarutti est née le 26 août 1920 à Spilimbergo, province de Pordenone, au nord-est de l’Italie, dans la région du Frioul Vénétie Julienne. Elle a passé son enfance et son adolescence à Navarons, un petit village à une vingtaine de kilomètres plus au nord. Après des études de lettres à Udine, Milan et Rome, Novella Cantarutti est devenue professeur de littérature italienne et d’histoire à Udine où elle s’est éteinte en septembre 2009. Elle a publié ses premiers poèmes en 1946, puis en 1947 dans Quaderno romanzo, l’une des revues de Pier Paolo Pasolini. Avec ses revues, Pasolini aura accompli tout un travail de restitution littéraire pour laquelle il sollicite et élève sa langue maternelle. Novella a également collaboré à Patrie dal Friûl, une publication autonomiste et à la Société Philologique frioulane. Elle appartient à la génération des auteurs de l’après-guerre qui se sont donc employés à écrire dans leur langue, tant en poésie qu’en prose. Cette langue est celle de Navarons. Du frioulan de Navarons. Novella Cantarutti s’y réfère et s’y nourrit. Ce n’est pas pour cultiver un idiolecte circonscrit, servi à l’étouffée sous cloche, réservé à une minuscule communauté dialectale. Si Novella s’y plonge toute entière, corps-et-âme, c’est bien parce qu’elle a inventé là – comme on invente des signes pariétaux sur les parois d’une caverne - le filon d’une pensée en cohérence avec le lieu. Quelque chose du chamanisme des natifs.
Dans une lointaine familiarité avec la musica callada d’un Saint-Jean-de la Croix, on pressent que chez Novella la mort et la vie dont il est souvent question, forment un même ferment, s’enlacent dans un même baiser, une même vérité, une vérité sans éclat inutile, sans drame, une vérité dans la normalité des choses. Des branches les plus élevées jusqu’aux humus les plus profonds. Tout un équilibre naturel en somme, même si deux courants contraires s’affrontent.
La richesse poétique se trouve là, dans ce trésor de la langue intacte, hautement prosaïque, simplement noble, dignement immédiate, mais formidablement exacte.
*
Un char
Un char sur la draille
crisse
et un fanal
frissonne.
Une cloche de lumière
s’avance sur le chemin
dans le sillage des sabots
d’un cheval éreinté.
Une silhouette recroquevillée
bâille
les pieds sur le timon,
tout un vilain gribouillis
balafre
l’harmonie de la nuit.
N.C.
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