- EAN13
- 9782267021882
- ISBN
- 978-2-267-02188-2
- Éditeur
- Christian Bourgois
- Date de publication
- 03/06/2011
- Collection
- Titres
- Nombre de pages
- 256
- Dimensions
- 17,8 x 10,8 x 1,4 cm
- Poids
- 210 g
- Code dewey
- 843
- Fiches UNIMARC
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Elles sont trois, réunies un dimanche après-midi dans une cuisine pleine d’odeurs alléchantes. Elles sont trois, comme les filles du roi Lear. Comme les trois régions du Viêt-nam. Comme les trois Parques qui dévident, nouent, tranchent le fil de la destinée. Elles sont trois, comme les Tristesses penchées sur le lit de Thomas de Quincey : la plus âgée, la Madone des Larmes, porte à la ceinture des clefs avec lesquelles elle ouvre toutes les maisons, pénètre dans les chambres, où elle divague, gémit, tempête contre le Ciel, réclame d’être aimée ; la seconde, la Sœur des Soupirs, ne se révolte plus – elle a jeté ses clefs, elle visite les parias et les vagabonds, elle se glisse auprès d’eux, les yeux baissés ; la plus jeune sœur, elle, pose sur le monde un regard de tigre, elle n’a pas de clef – « quand il lui est permis d’aprocher une porte, elle s’en empare d’assaut et l’enfonce ». La première nourrit de larmes l’inconsolé, la seconde donne le baiser au proscrit, que la troisième reçoit contre son sein pour le perdre à jamais.
« Les Trois Parques confronte trois enfants de la diaspora vietnamienne à leur propre vide dans une cuisine française rutilante : la sœur aînée, récemment mariée et bientôt mère pour en finir avec l’ennui, sa cadette outrageusement narcissique et une cousine manchote qui endosse avec une jubilation malsaine le rôle de la Cassandre lorsqu’est envisagée l’invitation en France du roi Lear, le père resté seul au pays de la rééducation politique. » (Les Inrockuptibles)
Née en 1963 au Viêt-nam, Linda Lê avoue volontiers qu’elle n’a plus une connaissance intime de sa langue natale. Le français, appris dès l’enfance, à Saigon, est devenu, sinon sa patrie, du moins un espace mouvant qui lui permet tout ensemble de se désabriter et de trouver une ancre flottante. Arrivée en France en 1977, deux ans après la fin de la guerre du Viêt-nam, elle a pris le chemin de la littérature. Après trois livres parus lorsqu’elle était très jeune, elle a publié Les Evangiles du crime dont une presse unanime a salué l'originalité exceptionnelle. En 1993, Christian Bourgois a édité son cinquième livre, le roman Calomnies (traduit et publié aux Etats-Unis, aux Pays-Bas et au Portugal) puis en 1995, Les dits d'un idiot. Les Trois Parques et Voix ont paru chez Christian Bourgois Editeur en 1998, Lettre morte en 1999, Personne en 2003, Kriss/L’homme de Porlock en 2004, In memoriam en 2007 et Cronos en 2010.
Linda Lê obtient le prix Wepler-Fondation de la Poste 2010 pour Cronos.
Du fait de leur succès, trois livres de Linda Lê épuisés en grand format sont republiés au format poche, dans la collection « Titres ».
« L’événement du livre reste cette langue redondante, rutilante et tarabiscotée qui vous saoule de sarcasmes, de trouvailles, d’intuitions, de fantasmes et de fantômes. Tout le théâtre intérieur débusqué, déployé, brocardé, porté au paroxysme d’une sorcellerie ivre. » (Patrick Grainville, Le Figaro littéraire)
« La double acceptation du mot mortier définit bien l’immense talent de Lindâ Lê. Comme dans le vase où l’on pile les drogues, dans chacun de ses livres se broient et se mêlent de vénéneuses substances auxquelles sa prose doit ses sortilèges. Mais cette jeune romancière sait aussi attaquer au canon. Et elle tire sur les profiteurs, communistes ou capitalistes, de son pays natal, avec efficacité. Vraiment douée, et mue par une sorte de rage contre toutes les formes de lâcheté et d’hypocrisie, Linda Lê se déchaîne dans le portrait-charge. » (Jean-Pierre Tison, Lire)
«Dépassant la simple analyse psychologique – pourtant remarquable – Linda Lê donne à ce quintette sa véritable grandeur. Ce qui n’empêche pas, dans le détail, des effets comiques ébouriffants ou le désarroi le plus glacial. » (Jean-Maurice de Montremy, La Croix)
« Ce livre de mort est du plus haut comique. Linda Lê mène son monde à la baguette, visionnaire et tragique, irrésistiblement drôle à petits coups de croquis implacables. Le huis clos de la cuisine, la cuisson sensuelle et sadique des anguilles mijotées, le sabbat de Lady Chacal, la grand-mère maléfique condamnée à voir en direct la jubilation suscitée par sa propre mort, l’apothéose, enfin, véritable scène de Jugement dernier du roi Lear foudroyé sur sa bécane, sont autant de tableaux de maître. Quand le prêtre-couineur, martyre du communisme ayant usé sa voix à force d’invoquer en vain le Grand Sourd, laisse disparaître sa silhouette dans la foule, on reste sonné, vaincu, ébloui. » (Le Monde)
« Linda Lê pratique l’imprécation de livre en livre avec un effrayant talent. Des figures hallucinées, hérissées de colères éclatantes, traversent ses récits en vitupérant. » (Isabelle Rüf, Le Journal de Genève)
« Les Trois Parques confronte trois enfants de la diaspora vietnamienne à leur propre vide dans une cuisine française rutilante : la sœur aînée, récemment mariée et bientôt mère pour en finir avec l’ennui, sa cadette outrageusement narcissique et une cousine manchote qui endosse avec une jubilation malsaine le rôle de la Cassandre lorsqu’est envisagée l’invitation en France du roi Lear, le père resté seul au pays de la rééducation politique. » (Les Inrockuptibles)
Née en 1963 au Viêt-nam, Linda Lê avoue volontiers qu’elle n’a plus une connaissance intime de sa langue natale. Le français, appris dès l’enfance, à Saigon, est devenu, sinon sa patrie, du moins un espace mouvant qui lui permet tout ensemble de se désabriter et de trouver une ancre flottante. Arrivée en France en 1977, deux ans après la fin de la guerre du Viêt-nam, elle a pris le chemin de la littérature. Après trois livres parus lorsqu’elle était très jeune, elle a publié Les Evangiles du crime dont une presse unanime a salué l'originalité exceptionnelle. En 1993, Christian Bourgois a édité son cinquième livre, le roman Calomnies (traduit et publié aux Etats-Unis, aux Pays-Bas et au Portugal) puis en 1995, Les dits d'un idiot. Les Trois Parques et Voix ont paru chez Christian Bourgois Editeur en 1998, Lettre morte en 1999, Personne en 2003, Kriss/L’homme de Porlock en 2004, In memoriam en 2007 et Cronos en 2010.
Linda Lê obtient le prix Wepler-Fondation de la Poste 2010 pour Cronos.
Du fait de leur succès, trois livres de Linda Lê épuisés en grand format sont republiés au format poche, dans la collection « Titres ».
« L’événement du livre reste cette langue redondante, rutilante et tarabiscotée qui vous saoule de sarcasmes, de trouvailles, d’intuitions, de fantasmes et de fantômes. Tout le théâtre intérieur débusqué, déployé, brocardé, porté au paroxysme d’une sorcellerie ivre. » (Patrick Grainville, Le Figaro littéraire)
« La double acceptation du mot mortier définit bien l’immense talent de Lindâ Lê. Comme dans le vase où l’on pile les drogues, dans chacun de ses livres se broient et se mêlent de vénéneuses substances auxquelles sa prose doit ses sortilèges. Mais cette jeune romancière sait aussi attaquer au canon. Et elle tire sur les profiteurs, communistes ou capitalistes, de son pays natal, avec efficacité. Vraiment douée, et mue par une sorte de rage contre toutes les formes de lâcheté et d’hypocrisie, Linda Lê se déchaîne dans le portrait-charge. » (Jean-Pierre Tison, Lire)
«Dépassant la simple analyse psychologique – pourtant remarquable – Linda Lê donne à ce quintette sa véritable grandeur. Ce qui n’empêche pas, dans le détail, des effets comiques ébouriffants ou le désarroi le plus glacial. » (Jean-Maurice de Montremy, La Croix)
« Ce livre de mort est du plus haut comique. Linda Lê mène son monde à la baguette, visionnaire et tragique, irrésistiblement drôle à petits coups de croquis implacables. Le huis clos de la cuisine, la cuisson sensuelle et sadique des anguilles mijotées, le sabbat de Lady Chacal, la grand-mère maléfique condamnée à voir en direct la jubilation suscitée par sa propre mort, l’apothéose, enfin, véritable scène de Jugement dernier du roi Lear foudroyé sur sa bécane, sont autant de tableaux de maître. Quand le prêtre-couineur, martyre du communisme ayant usé sa voix à force d’invoquer en vain le Grand Sourd, laisse disparaître sa silhouette dans la foule, on reste sonné, vaincu, ébloui. » (Le Monde)
« Linda Lê pratique l’imprécation de livre en livre avec un effrayant talent. Des figures hallucinées, hérissées de colères éclatantes, traversent ses récits en vitupérant. » (Isabelle Rüf, Le Journal de Genève)
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