EAN13
9782800418056
ISBN
978-2-8004-1805-6
Éditeur
Editions de l'Université de Bruxelles
Date de publication
Collection
Science politique
Nombre de pages
225
Dimensions
24,1 x 16 x 1 cm
Poids
376 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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"Signer la déportation"

Migrations africaines et retours volontaires depuis le Maroc

Editions de l'Université de Bruxelles

Science politique

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Au Maroc, des migrants africains décident de « signer la déportation », c’est-à-dire de rentrer au pays par le biais d’une aide au retour volontaire de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Cette expression émique invite à interroger les retours au-delà des schémas binaires habituels de la contrainte et de la volonté. Mais comment les migrants s’approprient-ils l’éloignement ?
Fondé sur des recherches ethnographiques conduites dans différentes villes du Maroc, cet ouvrage appréhende les migrants comme des acteurs à part entière de l’éloignement, en même temps qu’il restitue la pluralité – et souvent l’ambiguïté – de leurs pratiques dans un contexte contraint.Circulant entre le bureau de l’OIM à Rabat, les zones frontalières au nord du pays, les églises et les campements aux marges des métropoles marocaines, la recherche chemine au plus près de trajectoires rythmées par des espoirs déçus et la poursuite d’un avenir meilleur. Au fil des pages, les migrants se révèlent tour à tour hésitants, protestataires ou stratèges, au point même de s’approprier le retour volontaire pour circuler entre les Afriques méditerranéenne et subsaharienne. L’ouvrage dévoile également l’existence d’une pluralité d’acteurs périphériques à l’OIM -  les intermédiaires humanitaires et ceux issus des communautés migrantes - qui jouent un rôle décisif dans le processus de retour. Ces intermédiaires « humanitaires » ou « indigènes » négocient cependant leur participation à l’éloignement, en particulier lorsqu’ils sont eux-mêmes issus des communautés migrantes.
Cet ouvrage contribue remarquablement aux débats théoriques sur l’externalisation des frontières de l’Union européenne et sur l’articulation entre « contrôle » et « autonomie » des migrations. Il propose également une réflexion inédite sur les héritages coloniaux de l’intermédiation dans le contrôle migratoire en Afrique et offre un bel exemple de méthode d’enquête inductive prenant le parti de saisir la frontière par ses marges.
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