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    18 août 2022

    Tome 1 de la trilogie Reykjavík noir, ce polar qui alterne une intrigue financière et une autre liée au trafic de drogue ne se déroule point sur un rythme échevelé, le sang n'y coule pas à toutes les pages non plus ni les cascades ne succèdent aux courses poursuites. L'hiver, la neige, le froid et les longues nuits islandaises ralentissent le mouvement et imposent une couche ouateuse sur la ville et ses alentours et les crimes. Et lire cela en plein été, ça fait du bien, ça rafraîchit.

    Mais que de violence dans les êtres ! Dans Sonja qui ne supporte pas de ne pas voir son fils -et vice-versa- et qui n'en peut plus de ce piège dont elle ne parvient pas à s'extraire. Dans Agla qui ne vit pas bien son attachement à Sonja et refuse même de parler d'homosexualité, tant son éducation, son besoin de reconnaissance sociale ne peuvent être associés à cela. Elle culpabilise. Dans tous les autres qui cherchent qui la vérité, qui à se sortir d'un pétrin profond à tous les prix.

    C'est formidablement maîtrisé, à coups de courts chapitres qui alternent narrateurs et histoires. Lilja Sigurdardottir crée des personnages très ambivalents : pas forcément recommandables voire redoutables dans leurs pratiques professionnelles et très fragiles dans leurs vies privées et sentimentales. C'est cela qui fait que son livre est réussi, outre le fait qu'il s'appuie sur l'histoire très récente de son pays, ruiné après la crise de 2008.

    Très bon début de trilogie et très bientôt le tome 2.