Crimechien

Blexbolex

Cornélius

  • Conseillé par
    1 mai 2012

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    Ce qu'en pense Jean Claude Loiseau de Télérama :
    "Le héros est au bord du précipice. Blexbolex lui fait faire un grand pas en avant... C'est une manière possible de (ne pas) résumer le thème de ces deux livres, le premier servant de rampe de lancement au second, un foisonnant ersatz de serial d'aventures dont les épisodes s'intitulent « A bord du vaisseau fantôme », « Perdu dans la jungle » ou « Le retour de la déesse »... Mais Blexbolex a truffé ces contrées aventureuses de fausses perspectives vertigineuses qui disloquent le récit et en font disjoncter le sens. Le héros, détective piégé dont la survie n'est pas programmée, s'est tiré deux ( !) balles dans la tête à la fin du premier volet. Il est donc permis de penser que les sévices qui lui sont ­ensuite infligés ressemblent aux hallu­cinations d'un cerveau à l'agonie, qui ne capte plus, comme il le dit, que « du crachin mental »... Il est surtout évident qu'il est le jouet d'un auteur qui pousse très loin l'expérience sur les relations complexes du texte et de l'image.

    Dans le droit fil d'une oeuvre graphique d'une grande virtuosité (voir L'oeil privé, 2006, ou L'Imagier des gens, 2008), Blexbolex pratique un expressionnisme fulgurant à base de formes élémentaires (entre le dessin d'enfant et le papier découpé) et de couleurs primaires (une trichromie d'une précision ultra maîtrisée). Chaque scène d'action ainsi captée en un dessin pleine page évoque une histoire brutale, onirique, délirante, ou contient assez d'indices pour que le lecteur en conçoive une. En contrepoint, le monologue intérieur du détective, une coulée fiévreuse de phrases en rafales, libère un imaginaire disloqué, une poésie brute de l'urgence, qui résonne comme un défi textuel à l'image. L'éditeur évoque « un univers futuriste qui fait s'entrechoquer Philip K. Dick, Tintin et le Bauhaus ». On n'aurait pas mieux dit...