Primitivismes II. Une guerre moderne
EAN13
9782072906688
Éditeur
Gallimard
Date de publication
Collection
Hors série Connaissance
Langue
français
Langue d'origine
français
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Primitivismes II. Une guerre moderne

Gallimard

Hors série Connaissance

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Primitivismes, une invention moderne cherchait à montrer comment et pourquoi
l’Europe, à la fin du XIXe siècle, fait du primitif une idée essentielle : au
temps de l’expansion coloniale et de la naissance de l’anthropologie, ce
primitif s’incarne dans les "sauvages", les fous, les préhistoriques et les
enfants. Primitivismes II, une guerre moderne continue l’étude des fondements
et des usages de la notion jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Trois thèmes
s’y tressent. Les arts d’Afrique, d’abord : ceux-ci, après avoir brièvement
participé à l’histoire des avant-gardes avec Apollinaire et Picasso, sont
captés dans l’entre-deux-guerres par la mode nègre qui se développe en accord
avec le discours colonialiste et raciste. Elle les réduit à l’état d’objets
décoratifs, sinon publicitaires. Le refus de cette appropriation, ensuite :
par ses écrits, ses revues et ses actes, le surréalisme oppose l’Océanie telle
qu’il la rêve à ce trop bel art nègre. Dans le même mouvement, il construit
une autre histoire et une autre géographie de la création. Celles-ci donnent
aux cultures amérindiennes, du Nouveau-Mexique à l’Alaska, à la préhistoire et
aux peuples "barbares" anciens, la place qui leur était refusée. Cette contre-
culture s’oppose au récit habituel qui veut que la Grèce soit le berceau de la
civilisation. Le néo-classicisme s’imposant comme le style des totalitarismes
soviétique et nazi, l’affrontement est donc idéologique et politique autant
que culturel. Ainsi apparaît la notion de guerre, qui donne son sous-titre au
présent volume. Quand Dada fait scandale par le grotesque et le rudimentaire,
il se déclare l’adversaire des sociétés occidentales si développées, coupables
des carnages de la Première Guerre mondiale. Le surréalisme, à sa suite,
attaque l’ordre du monde occidental – rationnel, standardisé, obsédé par le
progrès et le profit – et veut susciter ou ressusciter le temps de la poésie,
de la magie et de la liberté naturelles.
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