La stratégie des Schneider, Du marché à la firme intégrée (1836-1914)
EAN13
9782753531918
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
Histoire
Langue
français
Fiches UNIMARC
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La stratégie des Schneider

Du marché à la firme intégrée (1836-1914)

Presses universitaires de Rennes

Histoire

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« Pierre le matin, fonte le soir. » Ces quelques mots rédigés par le
journaliste Simonin, au terme d'une visite de l'usine du Creusot et des mines
qui l'alimentent, font ressortir la singularité des établissements Schneider
et Cie. Vers 1860-1870, cette entreprise est capable d'extraire puis
d'expédier les matières premières et les combustibles nécessaires au bon
fonctionnement de la plus grande usine sidérurgique de France. Pour parvenir à
ce résultat, les Schneider, gérants de l'entreprise issus d'une des plus
prestigieuses dynasties de maîtres de forges, sont amenés à se lancer dans une
stratégie d'expansion ambitieuse, basée sur un fort degré d'intégration.
Pareille orientation est esquissée à partir des années 1840, avant d'être
confortée au cours des années 1860. À cette époque, l'environnement minéral du
Creusot n'est plus en mesure de fournir les charbons et les minerais
nécessaires aux productions sidérurgiques qui font la prospérité et la
réputation de l'usine. Eugène Schneider doit se tourner vers des fournisseurs
extérieurs qui sont rarement soucieux de respecter les contrats signés. Le
brillant sidérurgiste doit devenir exploitant minier. Entre les deux dates, il
a réuni à son entreprise un ensemble d'exploitations minières regroupées sous
le terme de Domaine minier. Celui-ci devient un élément déterminant de la
politique industrielle des établissements Schneider et Cie. Mais sa
constitution hypothèque, en définitive, les possibilités de redéployer une
partie des activités de l'usine du Creusot vers les régions qui sont, à
l'instar de la Lorraine, plus aptes à la fabrication de produits sidérurgiques
courants. À la veille de la Première Guerre mondiale, l'intégration cesse
d'être une force et une spécificité de l'entreprise pour devenir un facteur
d'immobilisme et de perte de compétitivité.
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