Un libraire
EAN13
9782848768922
Éditeur
Philippe Rey
Date de publication
Collection
Roman français
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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Un libraire

Philippe Rey

Roman français

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L'histoire d'une amitié entre un libraire et l'autrice, construite au fil des
lectures. Un destin bouleversant

" Raconter Jacques et témoigner de son destin singulier, si beau et si
tragique à la fois, ce serait raconter au nom des libraires, pour eux et pour
nous tous qui faisons ensemble société, quel libraire, essentiel parmi les
essentiels, il demeure à jamais.
Jacques Allano était libraire en Bretagne, à Saint-Brieuc. Faute de
successeur, il était sorti de sa retraite, prise presque dix ans plus tôt,
pour revenir en octobre 2019 à la tête de la librairie dont il était le
cofondateur, Le Pain des rêves, et empêcher sa fermeture. Il en a été
profondément heureux jusqu'au 16 mars 2020. Confronté à ses fragilités pendant
le premier confinement, il s'est suicidé quelques jours après la réouverture
de la librairie, le 16 mai 2020.
Jacques était de la haute lignée des libraires. Un serviteur avant tout,
humble et tenace, à la mémoire encyclopédique, au désordre savant parmi lequel
seul un libraire peut se retrouver, et à l'amour inconditionnel des livres. Un
homme qui, dans sa soixante-dixième année, avait repris du service dans cette
librairie – sa vie, son œuvre. Et moi qui ne supportais pas l'idée que ce lieu
fût déserté et réduit au triste état de dent creuse dans un centre-ville en
souffrance, je l'avais accompagné, abandonnant mes rêves d'écriture.
Devant les clients et les représentants, Jacques m'appelait sa collaboratrice,
faisant sonner clairement chaque syllabe. Pour le taquiner, entre nous, je lui
disais patron. Un jour, presque à la fin, en riant, lui qui n'avait pas
d'enfant, et moi non plus, il se rendit compte que j'aurais pu être sa fille.
J'avais travaillé à ses côtés jusqu'au 15 mai ; soucieuse, j'avais aussi
veillé sur lui comme sur un fils. Puis je me suis retrouvée seule. Brutalement
seule dans la librairie le samedi 16 mai à 10 heures. Le téléphone. Le
silence. Jacques était mort.
Dans un premier temps, l'idée de raconter Jacques me parut révoltante à
différents égards. Comment écrire sans trahir sa pudeur ? Comment faire avec
les trous, les lacunes, les mystères, les contradictions ? Comment faire avec
mon chagrin ? Mais un dimanche de novembre, alors que chaque jour depuis sa
mort je lui parlais intérieurement, comme au temps du Pain des rêves que nous
avions partagé en frère et sœur de livres, je commençai à lui écrire. "
Mérédith Le Dez
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