Le livre des Jardins du Pin

Les jardins du Pin, en Cévenne ardéchoise, sont des jardins de rêve – le rêve d’une plasticienne, Martine Diersé, qui, par son travail, l’a mué en réalité. “Le livre des jardins du Pin” à son tour, ouvre des pistes à l’imaginaire : écrivains, photographes, paysagiste, offrent leur vision de ces jardins, pour aboutir au portrait croisé d’un univers qui mêle le végétal et la sculpture – terre cuite, pierre, céramique ou métal, verre ou bois. Les roses et les mots, les glycines et l’argentique réflètent ici l’esprit d’un site exceptionnel labellisé ”Jardin remarquable” qui accueille aussi danse et musique, théâtre et lectures.Photographe du Musée de l’Homme ou ­romancière, auteur de BD, égyptologue ou paysagiste, ­certains des auteurs ont vu naître les jardins, d’autres les ont récemment découvert. La liberté des images et des mots, leur pouvoir de suggestion, entrent ici en résonnance avec l’oeuvre de Martine Diersé, sculpteur et jardinière : échos, ricochets, interprétations (au sens musical)… Les visiteurs d’un jour, les ­passants du jardin, au fond, n’agissent pas ­autrement : ­surprise, émotion, exploration, contemplation – la gamme des sensations, l’impression de temps suspendu, l’éveil de l’œil, du toucher, de l’odorat, de l’ouïe, du goût, viennent à leur rencontre, les envahissent. Quelque chose de ce trouble est présent dans Le livre des jardins du Pin où l’on ne trouvera pas les repères attendus dans ce genre d’ouvrage, mais on y ­saisira bien davantage : le frisson d’une création artistique continue, une interrogation sur l’essence de cette ­création quand elle confronte les mots, les ­visuels ou la sculpture, à la nature sauvage et modelée, dévorante et douce, ­odorante et puante, gueularde et silencieuse.