Une ombre sur le Monde - volet 5- les Exilés de l'Arcange
EAN13
9782953286342
ISBN
978-2-9532863-4-2
Éditeur
3Z
Date de publication
Collection
EXILES ARCANGE
Nombre de pages
280
Dimensions
21 x 15 x 2,1 cm
Poids
350 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Une ombre sur le Monde - volet 5- les Exilés de l'Arcange

De

3Z

Exiles Arcange

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Extrait 2 - En décembre 1941, avec Basile et Chico, nous décidâmes de nous approcher au plus près des envahisseurs. Quelques contacts nous donnèrent l’occasion de rejoindre un réseau dirigé par Anatole Francelin. Cantonné en zone libre à proximité de la ligne de démarcation, il était idéalement situé en limite de la Forêt de Loches. Cette ancienne forêt royale s'étendait sur plus de quatre mille hectares. Nous occupions un ancien atelier qui jadis fabriquait du charbon de bois. En ces années de pénurie, Anatole Francelin avait eu l’idée de le remettre en activité sous le nom des « Charbonniers de la Forêt de Loches ». L’entreprise n’était pas très rentable, mais pour justifier la présence d’hommes de jour comme de nuit et les va-et-vient continus, c’était parfait comme couverture. Toutes les personnes travaillant dans l’atelier disposaient d’un contrat de travail en bonne et due forme. Je ne pouvais pas utiliser mon vrai nom, je choisis de me rebaptiser Baptiste Capdenac. Pour le réseau j’optai pour « Le Gascon. »

Début février 1942, nous reçûmes pour mission de faire sauter un très important convoi de munitions à destination de Bordeaux. L’opération s’avérait de très grande envergure et trois réseaux furent mis sur le coup. L’important était que tout soit parfaitement pensé et synchronisé. Plusieurs plans furent proposés, mais aucun n’arrivait à faire l’unanimité. Le jour J approchait, le rendez-vous de la dernière chance fut fixé pour le surlendemain, dimanche quinze février. Nous étions sept à accompagner Anatole Francelin. Le point de rencontre se situait en zone occupée. Isolée à la lisière d’une petite forêt, à quelques encablures de la petite bourgade de la Boizardière, la ferme du Rougeou était réputée sûre. Lorsqu’il s’agissait de zone occupée, Anatole Francelin redoublait de prudence. Nous dissimulâmes nos deux véhicules à quatre ou cinq cents mètres de l’endroit prévu, puis nous partîmes à pied, avançant très précautionneusement. Rapidement, nous comprîmes que la ferme était sous embuscade. Nous n’étions que huit, mais sans même connaître le nombre des assaillants, Anatole Francelin donna l’ordre d’attaquer. L’important était de donner aux autres résistants une chance de s’en sortir. Lorsque les premiers coups de feu retentirent, je fus un peu surpris. Dans la ferme les résistants ripostaient déjà. En moins d’une minute, la forêt se transforma en champ de bataille. Bien qu’en surnombre, les nazis étaient pris entre deux feux. Nous progressions assez rapidement, trop rapidement, les balles sifflaient, mais bizarrement je n’avais pas peur. Pour moi, comme pour Basile et Chico, c’était le baptême du feu. Lorsque je vis Basile s’écrouler, je réalisai enfin que nous étions en pleine bagarre, avec de vraies armes, de vraies balles et de vrais ennemis en face. Je réalisai aussi que les vaincus ne s’en sortiraient pas et qu’il nous fallait à tout prix gagner. À cet instant le visage d’Amandine se glissa en moi, j’avais l’impression...
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