Neptune au musée, Puissance, identités et conflits dans les musées maritimes et navals
EAN13
9782753528277
ISBN
978-2-7535-2827-7
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
ART & SOCIETE
Nombre de pages
226
Dimensions
25 x 17,5 x 1,3 cm
Poids
594 g
Langue
français
Langue d'origine
français
Code dewey
907.5
Fiches UNIMARC
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Neptune au musée

Puissance, identités et conflits dans les musées maritimes et navals

De

Presses universitaires de Rennes

Art & Societe

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Les musées maritimes et navals dont l'expansion et la diversification thématique ont été remarquables ces trois dernières décennies représentent, à l'orée de ce siècle, une branche importante de la « galaxie » muséale. La profusion des musées de la mer et des gens de mer, très sensible depuis les années 1970, a suscité plusieurs études patrimoniales, historiques et géographiques dont la collection « Art et Société » des Presses Universitaires de Rennes s'est faite le vecteur (PERON F. (dir.), Le patrimoine maritime. Construire, transmettre, utiliser, symboliser les héritages maritimes européens, collection Art et Société, Presses Universitaires de Rennes, 2002). Dans les pays européens et occidentaux, les musées des ports et des métiers de la mer ont répondu au désir régional et local de préserver et d'honorer la mémoire des générations passées dont les savoirs oraux, les gestes et les outils souffrirent, à la fin des Trente Glorieuses, des difficultés industrielles, commerciales et halieutiques qui laminaient les sociétés industrialo-portuaires comme le monde de la pêche. À Saint-Tropez, Liverpool, Palavas, Gosport, Bristol ou Dunkerque, les musées maritimes servent une politique de reconstruction apaisée d'un passé brutalement renversé par la massification des loisirs, la nouvelle division internationale des espaces littoraux et la reconversion des friches portuaires et industrialo-portuaires. S'ils offrent également un discours scénographié sur les identités maritimes nationales présentes et passées, les musées navals stricto sensu ne sont pas des entreprises locales ou régionales, mais émanent du pouvoir central et des grandes institutions navales qui cherchent à donner sur le destin maritime de la nation, ses hauts faits d'armes et sa puissance passée et future un discours cohérent, qu'il soit héroïque, doloriste, nostalgique, corporatiste ou triomphaliste. Si la genèse et plus encore les thématiques comme l'ambition des musées maritimes et navals présentent de grandes différences, tous parlent en définitive d'une même réalité, la dureté des entreprises maritimes, et d'une même aspiration, la puissance. Figées ou mobiles, les scénographies des musées maritimes et navals contemporains sont bien les vecteurs d'images et de discours lourds de sens pour les institutions muséales, les municipalités et les pouvoirs publics. Imagine-t-on Dunkerque sans parler de Jean Bart, de l'Empire et des deux guerres mondiales? Peut-on mettre en scène le passé maritime de Liverpool, Nantes, Bordeaux et Bristol sans montrer la Traite? Comment exposer le Sabordage à Toulon? Passionnante, l'exposition des collections s'avère parfois délicate à conduire pour les conservateurs et leurs donneurs d'ordre, institutionnels et politiques, de plus en plus sensibles aux enjeux mémoriels et identitaires, réels ou supposés. La scénographie de ces passés belliqueux, douloureux et conflictuels est également lourde de sens pour les historiens qui peuvent apporter à ces remarquables lieux de mémoire et d'histoire que sont les musées maritimes et navals un certain nombre de savoirs et de pratiques permettant l'analyse des appareils scénographiques, et le décryptage des amnésies et des surreprésentations. C'est à cette investigation « muséohistorique » que les contributeurs de ce livre ont bien voulu apporter leur expérience, leur savoir et leur curiosité.
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